•   J'ai contacté quelqu'un que j'avais vu intervenir sur les questions du droit au logement et de l'habitat choisi, au sujet de l'ouverture du potager - savoir ce au nom de quoi nous pourrions être emmerdés. Voici sa réponse (et le fil de notre correspondance):
    Salut
    occupation sans droit ni titre ?
    C'est à peut près le seul argument qui peut vous attaquer mais il est de poids dans ce monde où la propriété privé est devenu supérieur à l'intérêt général. Je pense que c'est une bonne initiative qui permet à des étudiants de se poser plein de questions sur les problèmes de l'aménagement du territoire. C'est à l'université que l'on trouve les futurs dirigeants de notre pays il me semble (même si on peut le déplorer). Vous avez donc un certain pouvoir donc certains devoirs. Il faut prendre de vitesse ceux qui attaqueraient en prenant les devant et en ayant une bonne argumentation. (apprentissage de la souveraineté alimentaire ? de l'écologie ?)
      C.
    * * * *
      (...)
     On travaille à la défense offensive. Tout d'abord, nous avons des arguments pleins de zèle (à entendre de la meme façon que "grève du zèle"), c'est-à dire l'année de la biodiversité ("eh! quoi, on nous a dit que c'était l'année de la biodiv, nous on applique: on replante des variétés paysannes!") ou le rapport de forces mondial post-Copenhague, meme si nous étions convaincus d'avance - en tous cas, on peut faire valoir notre droit à la désobéissance et à l'occupation au nom de l'inaction des puissants. Mais évidemment les arguments auxquels nous tenons le plus sont politiques: réappropriation de l'espace urbain, droit d'usage à l'égard d'un terrain qui aux dires de tous ne servaient à rien ni personne, apprentissage de la souveraineté alimentaire, comme tu dis (de l'auto-garantie des nécessités vitales, comme nous disons).
      (...)
      En passant, il est abusif de dire que les dirigeants sortent de l'Université, c'est pas les grandes écoles, non plus! Je vois l'Université comme un un repaire d'atomes erratiques , carrefour à partir duquel certains deviendront pions et cadres du système alors que d'autres y comprennent la nécessité de changer la vie, avec toutes les forces vives dont elle regorge.
      Ciao
    Julien 
    * * * *
    (...)  
    Sur la question des étudiants, je te renvois juste des questions. Connais-tu beaucoup de thèses écrites pour être utiles à nos luttes ? Lisibles par des militants qui peuvent s'en servir ? Pour ma part, je les vois rester dans un milieu d'élites ou bien servir à celleux qui entrainent notre société dans les abcisses de la médiocrité. Cette société a perdu la conscience des classes et il n'est plus possible d'entendre des phrases telle que "debout compagnon de misère" sans provoquer la moquerie. Cette société dans laquelle le privilégié a réussi à faire croire à l'opprimé qu'il était responsable de sa situation. Oui vous avez des responsabilités car vous acquérez des moyens de lutte... Bien sur ce sont des généralités, désolé si je t'offense avec ce zeste de provocation.
    Je fais une grande différence entre les expressions "souveraineté alimentaire" et "auto-garantie des nécessités vitales". La première m'évoque un acte politique d'autonomie, la deuxième m'évoque la peur de l'arrivée d'une crise. (encore de la provo, juste pour savoir ce que tu en penses)
    Hasta la victoria
    C. 
    * * * *
     (...) J'apprends à raisonner par delà les quelques individus valables mais qui ne sont pas représentatifs du monde universitaire. C'est vrai qu'il y a une obscurité des discours produits, et pire encore une confidentialité: on est plus soucieux de débattre entre chercheurs (ou de disputer entre collègues) que de produire quelque effet de théorie sur la réalité concrète. Par ailleurs, on a scotomisé la lutte des classes, et le langage qui va avec: on ne dit plus un "pauvre" ni un "exploité" mais un "défavorisé", etc. On est d'accord.
      Je découvre qu'en voulant me conduire comme un passager clandestin dans l'institution (c-a-d m'en servir pour le plaisir, meme rare, que je peux en soutirer, les rencontres que je peux faire, la méthode que je peux acquérir), j'en finis par etre un simple consommateur. L'ouverture du potager est déjà une rupture dans cette passivité, mais elle n'engage que moi. Il va falloir aller plus loin.
      (...)
      Mais pour revenir aux moyens de lutte, l'Université n'est plus le lieu où l'on trempe les armes de la critique, et spécialement pas à Montpellier, où la sociologie de l'imaginaire a la part belle, qui se borne à décrire sans dénoncer.
      Merci pour l'info sur Dijon.
    Juliem
    PS: entre souveraineté alimentaire et auto-garantie des nécessités vitales, je vois pour ma part une différence d'échelle: l'une pour le peuple, l'autre pour une communauté. Mais il est bon d'entendre de l'oreille des autres....
     

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  •   Mail au collectif. Samedi 21 mars 2010
      Alors, hier, nous avons semé des fèves et une rangée d'haricots (pour essayer, parce qu'il parait que c'est trop tôt), mais aussi repiqué des salades diverses et variées apportées par l'ami Sam, dont une variété paysanne du Tarn, la salade d'Anbarthès, dont nous essaierons de récolter les graines. Nous avons aussi préparé la sole pour la culture des carottes en lui adjoignant du sable, histoire qu'elles fassent de belles racines; bêcher, encore et toujours, et tailler le figuier.
      Par ailleurs, le potager étudiant de SupAgro nous fait don de moultes plans à repiquer: ciboule, ciboulette, origan, oseille, oignon-rocambole, et une demi-douzaine de variétés de salades.
      Lundi , L. et moi allons repiquer nos semis qui jusqu'ici se trouvent aux serres de SupAgro, mais comme ils n'ont plus de place, ils nous invitent à construire un tunnel où les mettre, et, pour ce faire, nous donnent le plastique. Donc, ce sera sans doute la seule tache que nous pourrons faire mardi s'il pleut tout le week-end: soit on fait simple, soit on le fait sur une couche chaude, c'est-à-dire une épaisseur de fumier de cheval bien pailleux dont la fermentation dégage de la chaleur. 
      Sinon, quelques idées ont émergé, comme celle de faire un épouvantail, destiné surtout à éloigner les pies - donc, si vous avez des vieilles fringues originales, des petits trucs qui pourraient aider à la confection du bonhomme, apportez! Et aussi l'idée de tenir une bibliothèque-infokiosques (mobile, à terme - quand ma cariole de vélo sera apte à fonctionner) chaque mardi, avec à disposition les livres de jardinage et des brochures à prix libre, en rapport avec la dimension politique du potager. Pour les livres, n'oubliez pas de regarder quand vous passez aux puces; et n'hésitez pas à proposer des brochures.
      Autre chose concernant les achats (semences, outils,...) a été évoqué d'organiser un mardi un repas à prix libre. Qu'en pensez-vous?

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  •   Guérilla verteIl faut toujours écouter sa mère… Le lundi 8 mars 2010 est tombé dans notre jolie ville de Montpellier un bon 10-15 cm de neige. Affolé au début de cette épreuve pour nos amis fraisiers, tout nouvellement installés dans notre potager pirate de Paul Va’, j’allais chercher du secours chez ma génitrice, biologiste de son état. 
      Or, la neige n’est pas un si grand mal pour le potager. Guérilla verteEn effet :

    - Quand il neige, il fait bien souvent très froid la nuit et le matin. Or, la neige conserve une température entre 0 et 3°C, qui permet d’isoler les plantes du gel mortifère…Ainsi, le -5°C de prévu après nos grandes neiges sera mieux vécu par nos chers fraisiers, salades etc…

    - De plus, la neige, par des phénomènes que je ne connais pas, permet de mieux fixer l’azote présent dans l’air (donc dans le neige) dans le sol. Azote si précieux à la terre…

    - Enfin, c’est un goutte à goutte naturel, un arrosage fantastique.

     

      Guérilla verteLa neige n’est donc pas une si grande malédiction, au contraire. Ce qui détruit le potager, ce sont plutôt les mecs qui font des batailles de neiges dessus…
      Signé/ Titouan 


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