• L’ilôt Chanterelle : création d’un jardin potager collectif

    Venez en discuter jeudi 6 mai, à la buvette du parc Longchamp, sur l’esplanade, à 17h30,

    Bonjour,

    Il existe un terrain en friche dans le quartier de Longchamp, avec vue sur Notre Dame, l’ilôt Chanterelle. 
    1/4 de cet espace est actuellement occupé par un parking payant, le reste est inexploité. 
    Ce site a été donné à la mairie par les Dames de la Providence à la condition d’en faire un lieu socio-éducatif (crèche, école, gymnase…). 
    Or il semble que la mairie veuille vendre une grande partie de ce terrain à des promoteurs immobilier, ne conservant qu’une parcelle de 1200 m2… 
    L’opposition fait front à ce projet de revente, Mennuci en tête. 
    Pour le moment, c’est donc le statu quo à l’ilôt Chanterelle. 
    Voilà pour l’ "historique" de cet endroit.

    Nous sommes nombreux dans le quartier Longchamp-Consolat à ne posséder aucun extérieur (terrasse, jardin). 
    - Aussi, nous souhaitons nous réapproprier cet espace public délaissé en organisant, sur une petite parcelle, un jardin potager collectif.

    Ce mail est donc une invitation à participer à l’organisation et la réalisation de ce potager.

    Nous proposons à celles et ceux intéressés par ce projet de venir en discuter jeudi 6 mai, à la buvette du parc Longchamp, sur l’esplanade, à 17h30, et de visiter ensuite l’ilôt Chanterelle (5 min à pied).

    Parlez-en autour de vous.

    A jeudi !

    Christophe - Ulrich

    ulrich.posch@gmail.com

      
    Source: Mille Babords ( http://www.millebabords.org/spip.php?article14119 ) 

      
    5 juin/ Aux dernières nouvelles, les tentatives  de potager ont été saccagées (cadavres de bierres en tous sens, plants arrachés,...)


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  • Extraits du document de notre bio-architecte préféré qui préparait le bio-forum de Barcelone.

      "L'ordonnancement de Barcelone fut érigé par l'architecte Ildefons Cerdà. Il avait pour but, comme le fit Hausmann à Paris, d'empêcher la révolution sociale en permettant que l'armée puisse tirer le long d'avenues rectilignes. Cela n'empêcha pas la victoire dans la rue du peuple catalan, sous l'impulsion majoritaire des anarcho-syndicalistes, contre le soulèvement militaire le 19 juillet 1936.
      (...)
      Cependant nous savons, aujourd'hui, que ceux qui portent l'avenir sont en dehors des conflits principaux, ils sortent du consensus antagonique et ont une autre intentionnalité.
      (...)
      Rappelons que notre espèce vit deux conflits en permanence: exploiteurs/exploités, dominants/dominés et s'ajoute à cela la destruction par notre espèce des autres espèces animales et végétales. Nous insistons sur la forme de lutte qu'est le consensus antagonique. La nouvelle approche n'est plus d'affronter directement les forces des multinationales et des Etats, mais de ne plus participer, de ne plus collaborer et d'utiliser d'autres échanges que la monnaie car nous en sommes à la neuvième crise depuis 1971 et rien n'a changé fondamentalement dans le système. Développons l'autonomie sur tous les plans en utilisant l'argent pour la fin de l'argent.
      
    La difficulté majeure du développement des ressources locales est que les individus sont formés pour ce type d'économie de dépendance tant au niveau scolaire qu'au niveau travail.
      (...)
      Notre proposition stratégique est d'introduire le vivant des autres espèces dans la ville puisque ce n'est que le lieu de déploiement de la marchandise et de la pollution; dans la ville il manque le végétal et l'animal.
      Si nous regardons l'occupation de l'espace actuel de la ville, que voyons nous? :
    les rues envahies par la marchandise pilote que sont les voitures avec la pollution y afférent,
    des hommes marchandises qui vont à leur emploi, des commerces et des banques diverses et variées,
    des touristes qui sont le produit du loisir marchandise, qui déambulent et consomment,
    des arbres plantés mais impropres pour se nourrir,
    des plantes non comestibles dans les squares et autres lieux, au-dessus dans les immeubles trônent les diverses occupations bureaucratiques (assurances, pouvoir administratif, etc.)

      Nous vous proposons d'utiliser les toits terrasses pour créer un autre possible:
    En mettant en place des jardins potagers, la récupération et le traitement des eaux usées, de la production d'énergie, des habitats écologiques démontables. Tout ceci pour répondre aux nécessités vitales: se loger, se soigner, se nourrir, ne pas polluer, aimer, s'aimer et se transporter le plus écologiquement possible.

      
    Si en 2004 il y a eu le contre-forum des 30 multinationales qui avaient prévu de se réunir.  Aujourd'hui, en 2008, la stratégie est de présenter des solutions individuelles et collectives autonomisantes sur les toits terrasses, de les fédérer sur un site internet qui répercutera, si possible, sur l'ensemble de la ville et ailleurs le dépérissement de l'urbain:
    C'est l'URBARURALISME. "

      Pour en connaitre les développements concrets, allez donc jetez un oeil sur le lien suivant:  http://ascaso-durruti.info//pagebarr/biocd/francais/versofranc.pdf

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  • Nous avons descendu du hameau squatté de Prat Coustals des gerbes d'ortie, de consoude, de fougère et de bardane.
    Prenons en de la (mauvaise) graine!

    Purin de Bardane
     A l'instar de l'ortie et du sureau, c'est une plante nitrophile, commensale de l'homme.
     On peut répandre les feuilles sèches en paillage pour contrer le mildiou, ou les faire fermenter à raison d'1kg pour 10L (racines comprises, vues qu'elles sont plus riches en principes actifs).
     Pulvériser 5% sur les feuilles pour une action fongicide; de même, diluer à 1/20ème (soit 50cl pour un arrosoir de 10L) en arrosage au pied. Employée ainsi, c'est une plante structurante qui stimule la vie du sol et la végétation, et vient renforcer la résistance au gel, à la sècheresse et aux maladies. Riche en potasse, il est bon de l'arroser sur les betteraves et les pommes de terre. Mais toutes les plantes qui manquent de tonus en profiteront.
      

    Purin de Fougère
      Fougère aigle et Fougère mâle peuvent être utilisés de la même façon, sauf pour l'action fongicide (pour laquelle la fougère aigle est plus appropriée). Les feuilles fraiches disposés sur les plants éloignent la piéride du chou; en paillage, hachées grossièrement (par exemple sur les pieds de tomate), elles attirent les limaces et les intoxiquent.
      La fermentation, pendant 4 à 5 jours, se fait à raison d'1kg pour 10L en utilisation insecticide, contre le taupin de la pomme de terre, les pucerons, la cicadelle. Pulvérisation foliaire, dilué à 10%.

      Macération de l'ortie
      Pendant 12h dans l'eau froide, on pulvérisera l'extrait pur après l'avoir filtré. Ce qui a une action répulsive à l'égard des acariens, pucerons et vers des pommes.

      La Consoude, en paillage frais, est un piège à limaces qui s'y réfugient, et peuvent donc etre repérés et détruites.

      Source: Bertrand, Collaert & Petiot, Purin d'ortie & compagnie. Les plantes au secours des plantes
     

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  •   Février. On a ouvert un jardin potager sur le campus de l'Université Montpellier III. Occupation sans droit ni titre, ainsi que la loi l'entend...
      Mai. On fait toujours ce qui nous plait! Et on veut le faire savoir. 
      En plus, il y a encore de la place pour toute personne désireuse de faire vivre ce lieu.
      Aussi on invite quiconque à venir faire un tour au potager, jeudi 27 mai, à partir de 12h et jusqu'au soir, et à rencontrer les usagers du lieu, à l'occasion de la construction de chiottes sèches et d'un atelier de confection d'épouvantails. Pour les repas du midi et du soir, que chacun apporte quelque chose à partager, et puis on mangera les légumes du potager. Et le soir, pourquoi pas finir sur un petit bal trad' - un balèti, comme on dit? 
      
      Pour venir, rien de plus simple. Après avoir passé l'entrée principale de l'Université Paul Valéry, monté les escaliers, il faut contourner la maison qui se trouve à gauche, et chercher le panneau qui indique le potager pirate sous un marronnier. 

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  •   Ce qui suit est un texte qui a été écrit pour la Bourse d'échanges de semences qui s'est tenue à Celles. Il était question de présenter les tenants et les aboutissants du potager en tant qu'action illégale, ce qui s'y vivait depuis sa création en février. Il faisait partie d'une brochure aux cotès du texte de F. publié ailleurs sur ce blog ("Éléments critiques..."). Ces deux textes se veulent comme des productions particulières de deux usagers du potager, mais pas plus: ils ne sont pas une émanation d'un introuvable collectif.
      Les photographies ci-dessous ont été prises par JSA à Celles.

    Occupation sans droit ni titre d'un délaissé urbain

     

    Nous avons – c'est le moindre de nos mérites, et celui parmi tous que nous apprécions de manière égale – rendu disponible un emplacement, gagné sur le reste de l'espace structuré par la propriété privée. Encore que nous sommes dans un lieu qui n'est pas clair: l'État en est le propriétaire, l'Université en est l'occupant sans titre et la responsable, la famille de la concierge en ayant la jouissance. Mais, à commencer par cette dernière, personne n'en faisait rien, si ce n'est celle à qui on ne pense pas, la grande absente, l'introuvable Nature, qui s'y donnait à coeur joie. Ce pourrait presque être là une limite de notre action, le levier d'une critique possible, puisque nous avons détruit un coin, non pas de nature, mais d'ensauvagement, pour y mettre en place une biodiversité organisée. Nous favorisons ainsi certaines espèces plutôt que d'autres en même temps que nous rejetons les plantes spontanées et adventices dans la catégorie des mauvaises herbes. Par ailleurs, en préparant le terrain, nous avons enfoui de l'humus, nous avons mis à nue la terre, massacré des lombrics, fait preuve d'une réelle cruauté.

    Le propre d'une occupation est de révéler un lieu du fait que des individus s'en réapproprient les usages. Avant d'être un potager, c'était pour certains un couloir de passage lors des derniers mouvements étudiants par lequel on transitait nuitamment. Aujourd'hui, c'est une place connue de bouches à oreilles, une place qu'on peut être amené à visiter suite au hasard qui nous a fait tomber sur le panneau qui en indique le chemin, à l'ombre du marronnier. On y accède alors après avoir déambulé entre une haie de cyprès et le parapet; on continue encore sur le sentier que les allées et venues de chacun commence à tracer, et derrière cette autre haie, le potager se jette au-devant du regard, en bloc, avec tout son désordre entretenu, ses couleurs, ses claies et le tracé de ses soles en forme de roue.

    Justement, une de nos premières décisions a été au niveau de l'organisation de l'espace de manquer sciemment aux principes de rationalité et de fonctionnalité. Nous avons rejeté le cordeau et avec lui tout l'urbanisme des potagers classiques et de leurs boulevards, avenues, rues parfaitement quadrillées. Nous avons limité les angles droits.

     

    Infokiosque


     

    Le potager contre l'institution

    Quant à nos rapports avec l'administration, nous aimions plaisanté à ce propos, quand nos buttes étaient encore nues et qu'elles semblaient des tertres, en disant qu'ici reposait la présidente, là gisait le vice-président, là encore le secrétaire général... Manière de signifier que les responsables administratifs étaient (et restent) muets comme des tombes! Le crime de lèse-propriété est resté impuni, papa et maman se sont contentés de faire les gros yeux, mais on peut être sur qu'ils nous attendent au tournant! S'empareront-ils de quelques incidents (une pioche dans la tête, un feu pour une grillade, etc.) pour monter au créneau et faire évacuer le lieu, sous prétexte que les étudiants sont en danger, ou je ne sais quoi encore? Alors, peut-être ceci – qu'aucun affrontement n'ait eut lieu – nous ferme-t-il la porte et bloque certaines initiatives, pèsent sur les délires créatifs comme une épée de Damoclès, nous obligent enfin à calculer les prises par lesquelles nous pourrions être réprimés ou récupérés? Ça nous pendrait au nez au moindre grabuge, si par hasard on plantait « de la drogue » ou que des éléments étrangers au campus et perturbateurs (ça va ensemble) s'y immisçaient. Mais, n'en déplaise aux bureaucrates, l'Université n'est pas un sanctuaire et nous accueillons tout le monde indistinctement (et puis on aime bien se faire perturber). Sur la question des drogues maintenant, faut-il rappeler que la sorcellerie est un usage des plantes?..

    Nous n'avons pas cru bon de demander l'autorisation d'ouvrir ce potager pour la simple raison que c'est quelque chose qui nous est dû, comme il est dû à chacun d'avoir une maîtrise sur ses conditions d'existence. Nous passons le plus clair de notre temps sur le campus parce que nous y avons accès à des ressources éducatives et intellectuelles, parce que nous y avons l'occasion de rencontrer, discuter, retrouver, croiser des personnes différentes, parce que les pelouses légendaires de Paul Valéry à l'ombre des pins, des magnolias et des mûriers nous siéent particulièrement. Aussi nous avons voulu aller plus loin encore en nous réappropriant un espace délaissé, en jetant des passerelles entre les étudiants et le personnel “d'entretien des espaces verts“ avec qui nous échangeons des bonjours, des sourires, des conseils et des légumes, en attendant de pouvoir discuter ensemble des techniques qu'ils emploient mais aussi de la position de classe qu'ils occupent. Car je veux croire que nous ne sommes pas les uns face aux autres comme de modestes salariés face à des futurs diplômés qui gagneront plus et les emploieront peut-être dans le jardin de leurs villas. Nous nous rejoignons sur une activité, nous allons vers eux puisque nous partageons une activité manuelle, mais nous n'avons pas en commun les mêmes fins, pas plus que nous ne voudrions connaître le même destin, à savoir cinq jours de prostitution, deux jours de réanimation. Personnellement, je n'attends pas de l'Université qu'elle me forme, qu'elle me donne « les compétences nécessaires à l'acquisition d'un emploi », comme on dit. L'accès qu'elle me permet à certains enseignements qui me font jouir, par-delà la médiocrité et l'inféodation au système qui sont le lot des autres, la plupart sinon; l'accès à des livres, des logiciels, à l'Internet; la possibilité de rencontrer des pairs avec qui je puis me passionner, m'interroger, critiquer, chercher, inventer: voilà ce que je viens chercher sur le campus, voilà les usages que je fais de l'institution, alors que ce droit de libre accès devrait être effectif pour tous ceux qui en ressentent le besoin. Or, il ne l'est pas.

    Donc, il doit être pris. L'ouverture du potager a été pour moi une rupture dans la passivité du milieu étudiant au moment où je découvrais qu'en voulant me conduire comme un passager clandestin de l'institution, j'en étais devenu un simple consommateur, j'en acceptais la règle du jeu. Je continue, par exemple, à ne pas refuser les notes; je me soumets à l'évaluation sans en contester, par les actes, le principe. Le potager est une manière de contester ce à quoi on nous destine, une disruption dans le trajet qu'on nous a tracé “de l'Université à l'Emploi“ et une critique de la séparation travail manuel/travail intellectuel qui nous classera du côté des dirigeants. Une brèche qui voudrait engouffrer l'institution.

     

    Infokiosque


     

    Festins collectifs et gratuits

    Un point sur lequel nous sommes tous d'accord c'est quant à ce que nous faisons et allons continuer de faire des récoltes. Nous tenons à partager nos légumes avec le plus grand monde possible au cours de festins collectifs et gratis – sur le lieu même, mais pourquoi pas aussi déborder sur les pelouses du campus, voire dans le quartier pour ce qui est de cet été?! Les membres les plus actifs du potager auraient très bien pu emporter, chacun chez soi, les fruits de leur labeur. Ce qui se fait ailleurs. Mais c'eut été pour nous une façon de se payer à la mesure des efforts fournis. Or il faut en finir avec ce principe d'équivalence. Ce qui nous conduit au refus de faire payer à l'occasion des repas collectifs, fut-ce à prix libre. L'esprit du don doit être total. La création de ce potager s'en ressent: il a été fondé sur le don de semences et d'outils, grâce à d'autres jardiniers et des maraichers, et il se doit d'être le point de départ d'autres prestations tous azimuts.

    Cependant, et malgré l'esprit de récupération qui est le nôtre, le jardinage entraîne certaines dépenses (terreau, semences,...). Une caisse de soutien alimentée par les usagers ou les sympathisants a donc été prévue, déconnectée de la participation aux repas comme de toutes distributions de semences, voire de la diffusion des brochures de notre futur infokiosque. De même, ceux qui donneront ne seront pas nommés, ni remerciés nommément.

    Infokiosque


    Critique de la sociologie à coups de bêches

    Du côté de ceux qui l'ont initié, le jardin potager s'est embrayé sur une critique de la sociologie. Paul Valéry étant Université des lettres, des arts et des mal-nommées sciences sociales et humaines. De la même façon que je veuille faire mien l'art et la manière de cultiver la terre à des fins vivrières, ce potager libéré se voudrait être un espace où les étudiants en sociologie, ethnologie, etc., en repensent et se réapproprient les « métiers ». À quoi veut-on rendre habiles et compétents les futurs sociologues dans l'Université? À qui profite la sociologie? Et qu'est-ce que faire de la sociologie veut dire, implique, induit? Pour ma part, je ne me sens pas l'aise avec les méthodes de la pratique dominante, pas plus qu'elles n'agréent l'objet, la population, qu'on me prescrit d'approcher, d'étudier. Sa position en surplomb, son objectivité, voudraient faire oublier au sociologue qu'il appartient à une pluralité de groupes, alors qu'il faudrait peut-être replacer la sociologie au sein d'un groupe, ou tout contre lui, l'adosser à des collectifs, mais de manière à en faire une référence explicite: le groupe comme réalité dans laquelle le sociologue est engagée. Il ne suffit plus de faire mine de s'en abstraire; ça ne trompe personne. Qu'on le veuille ou non, chacun est pris dans des appartenances, alors autant définir clairement celles pour lesquelles on se bat. Le potager récuse la distance axiologique entre le sujet et l'objet, entre la connaissance et l'action, puisqu'il est établi sur le principe que faire, c'est connaître et connaître, c'est faire. Je ne connais bien l'institution que parce que je me place en porte-à-faux avec elle; je donne du sens et de la substance à des concepts parce que je les fais vivre. Au fond, l'homme connait la réalité pour autant qu'il la transforme.

    Chacun l'aura compris, je fais de la réappropriation des sciences, des arts et des métiers la grande affaire de ce potager.

    InfokiosqueOrganisation

    Pour ce qui est de l'organisation, pour ne pas dire qu'elle est inexistante, je dirai qu'elle est informelle. Au départ et pour lancer la chose, un seul individu a pris beaucoup de décisions; aujourd'hui, les décisions sont prises et discutées ad hoc parmi les 5/6 personnes qui sont le plus présentes. Le potager ne fait pas collectif. Toute initiative individuelle peut s'y donner cours, en accord avec ce qui a été fait auparavant par d'autres. Le potager est tout autant un lieu d'apprentissage, d'expérimentation, d'expression et de réflexion, où s'entremêlent pratiques culturales, modalités d'organisation et de coordination, idées politiques, philosophiques, ou autres. On peut trouver sur place un manuel de jardinage biologique, un calendrier lunaire et un cahier de liaison où chacun consigne ce qu'il a fait, ce qu'il reste à faire, ses idées géniales et ses réflexions critiques sur le lieu.

    Les usagers du lieu n'ont aucune obligation de mettre la main à la pâte ou d'aider pour justifier de leur présence. Le droit à la paresse est assuré, l'oisiveté encouragée et la morale du travail sous ses aspects laborieux, sacrificiel, responsabilisant, gratifiant et minutieux, y est sûre de se voir pourfendre en tous points. Ici, on oeuvre, on sieste, on lit, on bavarde, on aime, on festoie, on joue de la musique, mais on ne travaille pas.


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